Cap sur les droits de l’enfant
Actualités et ressources pour construire son projet d’éducation aux droits de l’enfant
Dossier pédagogique réalisée par le CICODES en 2015
L’essentiel de la convention des droits de l’enfant
Approche historique
La construction de la convention
Jusqu’aux révolutions en Amérique et en France, l’enfant est considéré comme la propriété de ses parents. Progressivement, l’attention nouvelle portée aux droits de l’Homme conduit les sociétés à s’interroger sur le statut de l’enfant. Après la seconde guerre mondiale, Eglantyne Jebb, Britannique et fondatrice de Save the Children Fund, élabore une charte pour les enfants et la présente à la Société des Nations. Elle est adoptée en 1924 sous l’appellation « Convention de Genève ». Après la seconde guerre mondiale, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la Déclaration des droits de l’enfant le 20 novembre 1959, après plusieurs années de travaux préparatoires. Depuis lors, le 20 novembre est, officiellement, la journée des droits de l’enfant. Mais, comme la convention de Genève, elle n’est pas contraignante pour les Etats. Aussi, une commission des droits de l’Homme est chargée de rédiger un texte qui aura valeur d’obligation et de contraintes pour les États.
La Pologne propose un projet de convention des droits de l’enfant, inspirée par le courage du docteur Janusz Korczak. La Pologne réussit à imposer l’idée aux autres États qu’un texte obligatoire pourrait davantage protéger les enfants. Elle permet aussi de reconnaître que l’enfant a, comme tous les Hommes, des droits et des libertés. Après presque une décennie de négociations entre les États membres, l’assemblée générale des Nations Unies a adopté la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) en 1989.
En 2015, 193 pays ont ratifié la convention. Ce nombre est plus élevé que pour tout autre traité de la convention des Droits de l’Homme.
Janusz Korczak, le « Père » de la convention des droits de l’enfant
Janusk Korczak est considéré comme l’un des « pères spirituels » de la convention. Médecin, éducateur et écrivain, il souhaite une refonte complète de l’éducation et du statut de l’enfant. Il expérimente des méthodes de pédagogies actives au sein de deux orphelinats, à destination d’enfants juifs et catholiques. Au cours de la seconde guerre mondiale, il poursuit son engagement pour assurer la dignité des enfants. En août 1942, les enfants de l’orphelinat juif et Korczak sont déportés et assassinés au camp d’extermination nazi de Treblinka en Pologne.
Les points clés de la convention
Les 3 « P » de la convention des droits de l’enfant : La convention regroupe 54 articles spécifiant les droits des enfants autour de 3 objectifs principaux :
la Participation des enfants : la convention reconnaît aux enfants le droit d’exprimer leur point de vue, de participer à la vie de la société et aux décisions qui les concernent.
la Protection des enfants contre toutes formes d’abus, de négligences, de mauvais traitements, d’exploitation et de discrimination.
la Prestation de services, qui recouvre les besoins spécifiques des enfants (droit à l’éducation, soins de santé, niveau de vie, responsabilité des parents, etc).
Les 4 principes de la convention :
La non discrimination : la convention s’applique à tous les enfants sans exception et les États doivent protéger les enfants des discriminations, et réduire les inégalités.
L’intérêt supérieur de l’enfant : l’intérêt de l’enfant doit être prioritaire pour guider tous les actes et décisions prises par des adultes qui ont un impact sur les enfants.
Les droits à la vie, à la survie et au développement : L’État doit utiliser toutes les ressources disponibles pour protéger le droit de l’enfant à la vie, et notamment contrôler l’efficacité des mesures de prévention.
Le respect des opinions des enfants : l’enfant a le droit d’exprimer son point de vue sur toute question qui l’intéresse et celui-ci doit être pris en considération.
Pourquoi une convention des droits de l’enfant ?
40 ans après la déclaration universelle des droits de l’Homme (1948), la convention des droits de l’enfant est ratifiée par les États pour reconnaître aux enfants des droits spécifiques et des droits civils et politiques.
Des individus aux besoins spécifiques
« L’enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance ». Dans ce préambule, la convention des droits de l’enfant nous rappelle la nécessité de protéger les enfants, et de garantir des droits spécifiques qui permettront leur développement et leur épanouissement, comme l’expriment les articles relatifs au niveau de vie, au droit à l’éducation, au travail des enfants ou encore aux différentes formes d’exploitation.
Les enfants, détenteurs de droits
« La convention des droits de l’enfant a marqué un tournant en affirmant à l’échelle du monde que les enfants ne sont pas seulement des êtres à protéger mais qu’ils sont aussi détenteurs de droits civils et politiques [1] ».
La convention reconnaît les enfants en tant qu’individus détenteurs de droits, en leur garantissant le droit à une identité, au respect de leur vie privée, à l’expression, à l’association, ou encore au droit de participer à la vie de la société et aux décisions qui le concernent. Ils ont ainsi une place réelle dans la construction de la société.
Un texte juridique décisif pour l’avenir de la société
La ratification de la convention implique des obligations pour les États signataires : un rapport officiel de la situation des droits de l’enfant doit être rédigé tous les 5 ans, la législation nationale doit être conforme aux normes énoncées par la convention et les pays s’engagent à faire connaître la convention aux adultes comme aux enfants.
Les politiques mises en place par les États pour faire évoluer les conditions de vie des enfants participent ainsi de la lutte contre les inégalités mondiales. De plus, la convention des droits de l’enfant constitue un instrument essentiel d’exercice de la citoyenneté et d’éducation aux droits humain et au vivre ensemble.
Fresque réalisée lors de la Fête des Droits de Toutes les Couleurs, 25 janvier 2015 (Quimper)
Les droits de l’enfant aujourd’hui
Plus de 25 ans après l’adoption de la convention, qu’en est-il des droits de l’enfant en France et dans le monde ? Comment les pays se sont-ils engagés dans le respect de ces droits ? Quelles sont les évolutions majeures et les défis à relever ?
Avant de s’y intéresser, il est important de distinguer la signature et la ratification de la convention. En effet, lorsqu’un pays signe la convention, celle-ci ne s’inscrit pas dans le droit interne du pays. De ce fait, un État signataire (n’ayant pas ratifié la convention), n’est en aucun cas obligé d’appliquer concrètement la convention en adoptant des mesures. La ratification ou l’adhésion signifient qu’un État accepte d’être juridiquement lié par les dispositions de la Convention. Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, également appelé Comité de Genève, est en charge de l’évaluation de cette application par les États.
Les droits de l’enfant dans le monde
Seuls 2 pays [2] n’ont pas signé et/ou ratifié la convention. Le Soudan du Sud et une grande puissance mondiale : les États-Unis. Ces derniers ont signé la convention mais pas ne l’ont pas ratifiée. Ils ne se sont donc pas engagés à respecter la convention. Certains États américains autorisent toujours la peine de mort pour les mineurs.
En Janvier 2015, un nouveau pays, la Somalie, a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant.
Si les autres pays du monde ont ratifié la convention, son application est loin d’être complète dans nombre d’entre eux. Petit tour d’horizon des progrès et défis aujourd’hui.
Le travail des enfants dans le monde
Le terme « travail des enfants » regroupe, selon l’OIT [3], « l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental ».
En 2012, 168 millions d’enfants travaillaient dans le monde soit environ 9%. Parmi eux, 85 millions réalisaient un travail dit « dangereux ». Chaque année, 20 000 enfants meurent dans des accidents liés au travail. Selon un rapport réalisé par le Bureau International du Travail entre 2000 et 2012, les secteurs d’activités principaux sont l’agriculture (59 %), les services (32%, principalement dans l’hôtellerie et la restauration, le commerce de gros et détail, l’entretien et la réparation de véhicules motorisés, le transport, d’autres services communautaires, sociaux et personnels et le travail domestique) et l’industrie (7%, essentiellement dans le bâtiment, les mines et carrières et les activités manufacturières).
Le travail des enfants a plusieurs causes, souvent liées entre elles. Les réalités socio-économiques des familles sont à l’origine de l’engagement professionnel des enfants, pour compenser l’insuffisance des revenus parentaux (grande pauvreté, conflits et catastrophes naturelles). L’attrait de la main d’œuvre enfantine par les employeurs (recherche de main d’œuvre bon marché, docilité des enfants et méconnaissance de leurs droits) favorise également ce phénomène. Enfin, l’absence de politique de soutien à la parentalité, la difficulté d’accéder à une éducation gratuite ne permettent pas aux familles de trouver d’autres alternatives pour la scolarisation de leur(s) enfant(s).
Bien qu’un nombre d’enfant important soit toujours concerné, on constate, depuis la dernière décennie, une diminution du travail des enfants dans le monde.
Cela est dû non seulement au respect des normes de l’OIT, aux ratifications de la convention des droits de l’enfant qui progressent mais aussi, au contexte des pays : croissance économique, réduction de la pauvreté, choix politiques entrepris en faveur d’une éducation pour tous.
A travers le monde, des enfants travailleurs se mobilisent au sein de réseaux et d’organisations (les NNATs, Ninos, Ninas y Adolescentes Trabajadores) pour faire entendre leur voix. Ils ne militent pas en faveur d’une abolition du travail des enfants, car faute d’alternatives, d’autres formes de travail se développent, plus "cachées" et souvent plus dangereuses.
Plutôt que de condamner le travail des enfants, ils souhaiteraient que celui-ci soit encadré, pour garantir le respect des droits fondamentaux au travail (conditions de travail, salaire, lutte contre l’exploitation et les mauvais traitements, etc). Ils sont aussi conscients qu’il faudrait réguler le travail des enfants (avoir des journées plus courtes) afin de concilier « travail » et école.
Les enfants soldats : des enfances brisées
Est « enfant soldat », un enfant qui fait partie d’une force ou d’un groupe armé. Selon l’UNICEF, depuis 1998, dans plus de 15 pays affectés par des conflits armés, plus de 100 000 enfants ont été libérés et réinsérés au sein de leurs communautés. Cependant, il existe encore 250 000 enfants soldats en activité dans le monde. Parmi eux, environ 40 % sont des filles. Elles servent alors d’esclaves sexuelles lors des conflits et sont ensuite rejetées par leur communauté d’origine.
Les groupes armés recrutent des enfants en raison de leur faibles coût, mais aussi parce qu’ils peuvent être conditionnés, qu’ils seront obéissants et peu conscients des dangers.
La majorité des enfants subissent un enrôlement obligatoire par la conscription [4], même quand l’âge minimum a été fixé à 18 ans. Dans certains pays, aucun document ne permet de connaître l’âge des enfants et ils peuvent être pris dans un « quota d’enrôlement » fixés par les agents de l’État. Le plus souvent, l’enrôlement est contraint et violent. On parle également d’engagement volontaire, même si cette notion est à relativiser. Par exemple, l’engagement dans des groupes armés peut-être dû à une conception de l’activité militaire comme « glorifiée » par certaines familles. Cet enrôlement peut aussi faire suite à la perte de la famille, de son foyer, un déplacement forcé ou l’exil. De même, les raisons sociales et économiques conduisent certains enfants à rejoindre ces armées pour survivre. Enfin, ils peuvent également être influencés par des arguments idéologiques c’est à dire combattre pour défendre une cause, un groupe, une religion.
La question de l’ « après » des enfants soldats est un réel enjeu. Suite à la fin d’un conflit armé, que se passe-t-il ? Les programmes DDR (Désarmement, Démobilisation, Réintégration) ont pour objectif de permettre aux enfants de réintégrer la vie civile. Cependant, de nombreuses difficultés se présentent, tant au niveau de la santé physique et psychologique, de l’intégration sociale et familiale, des conditions de vie et de la scolarisation des enfants. Les séquelles morales, physiques et psychologiques sont telles que ces enfants s’engagent dans un deuxième parcours du « combattant ».
Le droit à l’éducation toujours d’actualité
S’il constitue un engagement des « Objectifs du millénaire » et est développé dans les objectifs de « l’Education pour tous » pris en 2000, l’enseignement primaire universel n’est pas encore acquis. L’objectif visé est de faire en sorte que d’ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme.
Selon l’UNESCO, en 2015, 52% des pays ont atteint l’éducation primaire universelle. Des efforts ont été accomplis car 48 millions d’enfants supplémentaires sont scolarisés en primaire depuis 2000 et un pourcentage plus élevé achève sa scolarité. Cependant, des défis persistent : 58 millions d’enfants sont toujours non scolarisés et près de 100 millions n’achèvent pas leur scolarité primaire. En 2009, la durée moyenne de la scolarité obligatoire dans le monde s’élevait à 9,3 ans.
Plusieurs causes et obstacles freinent l’accès à l’éducation des enfants :
L’abandon scolaire, problème préoccupant surtout dans les pays à faibles revenus (selon l’UNESCO, en 2015, dans 32 pays, au moins 20% des enfants scolarisés en école primaire n’ont aucune chance d’y rester jusqu’en dernière année.)
la pauvreté, principal frein à la scolarisation
l’éducation en situation d’urgence (dans les pays en guerre) : 36 % des enfants non scolarisés se trouvent dans une zone touchée par un conflit
La formation des enseignants : beaucoup de pays en développement n’ont pas les moyens de former des enseignants et ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour construire des écoles. Selon, l’UNESCO, dans 80% des pays les taux d’encadrement dans l’enseignement primaire ont baissé.
Le coût de l’enseignement car l’école primaire n’est pas gratuite pour tous.
Les inégalités d’accès, notamment pour les filles : 48 % des filles ont plus de risques de ne pas aller à l’école contre 37 % des garçons.
L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales
L’Exploitation Sexuelle des Enfants à des fins Commerciales (ESEC), est définie comme l’abus sexuel par un adulte contre une rétribution en nature ou en espèces versée à l’enfant ou à une ou plusieurs tierces personnes. Le tourisme sexuel, certains mariages précoces et la prostitution des enfants sont considérés comme des ESEC.
Certains pays sont particulièrement concernés par le tourisme sexuel impliquant des enfants : la Colombie, le Mexique, le Kenya, le Ghana, les Philippines, la Mongolie, la Russie et l’Estonie. A la violence physique et psychologique s’ajoute le risque de maladies sexuellement transmissibles. Selon l’Organisation Internationale du Travail, 1,39 millions de personnes sont victimes de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dont 40 à 50 % d’entre elles sont des enfants.
Selon l’Unicef, entre 30 et 35% des travailleurs du sexe de la sous-région du Mékong en Asie du Sud-Est ont entre 12 et 17 ans.
Et en France, quels droits pour les enfants ?
La France est le 2ème pays a avoir ratifié la CIDE, le 7 Août 1990. Depuis, elle a développé de nombreuses législations en matière de protection de l’enfance. Pour mieux appliquer le texte, la France décide, en 2000, de créer le défenseur des droits de l’enfant, qui est devenu depuis 2011 le défenseur des droits. Si de nombreux outils existent, la multiplicité des acteurs et professionnels en charge de l’enfance et les disparités territoriales ne garantissent pas un accès égalitaire et des dysfonctionnements persistent.
De même, la méconnaissance de la CIDE est toujours un obstacle à son application : En France 16,68 % de la population n’en a jamais entendu parler et parmi les 32% qui connaissent son existence, on compte seulement 10% de jeunes.
Les droits de l’enfant à l’épreuve de la pauvreté
En 2013, une étude de l’UNICEF révélait qu’en France, un enfant sur six est victime d’exclusion sociale. 17 % des mineurs de 6 à 18 ans se trouvent dans une situation dite « préoccupante » et 7% souffrent d’une exclusion extrême. Selon le rapport du COFRADE [5] en 2015, 2,7 millions d’enfants sont en situation de pauvreté monétaire, soit 1 enfant sur 5.
Selon l’INSEE, en 2011, les inégalités ne cessent d’augmenter en France avec un taux de pauvreté [6] à 14,3 %. On assiste à une précarisation du marché du travail ; avoir un emploi ne garantit plus d’être protégé de la pauvreté. Suite à ces constats, la France rédige en 2013 un plan pluriannuel « contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale » [7] en notifiant que « la France ne pourra regagner en performance économique sans renforcer la solidarité, envers les plus démunis comme envers ceux qui travaillent mais peinent à s’en sortir ».
Selon ATD Quart Monde, ce plan fait part d’avancées importantes mais le mouvement précise qu’il sur l’importance de mettre en œuvre des moyens pour favoriser la participation de personnes en situation de pauvreté à la construction des politiques publiques.
Discrimination et exclusion des groupes minoritaires
L’exclusion, touche plus particulièrement certaines catégories de population et notamment des groupes minoritaires, comme les Roms.
En 2014, une étude d’une ONG européenne European Roma Rights Centre [8] (ERRC) souligne que la moitié des enfants Roms n’ont pas accès à l’éducation à cause du refus des maires de les accueillir au sein des établissements scolaires [9]. Malgré la loi française qui rend l’instruction obligatoire pour les enfants français et étrangers de 6 à 16 ans, l’accès à la scolarisation demeure difficile en raison des démarches administratives, du nomadisme des Roms et des frais de scolarité. Cette absence de scolarisation met en péril leur avenir, diminuant leur accès à l’emploi et renforce l’exclusion sociale de ces communautés.
La situation spécifique des mineurs étrangers isolés
Le Conseil de l’Europe définit un mineur non accompagné comme un « ressortissant de pays tiers âgé de moins de 18 ans qui entre sur le territoire des Etats membres sans être accompagné d’un adulte qui soit responsable d’eux ». Selon le rapport COFRADE de 2015, il y a entre 6000 et 8000 mineurs isolés en France. Ce sont des jeunes dont « la minorité est souvent suspectée et parfois remise en cause par les autorités françaises. Ils sont alors placés en rétention en tant qu’adulte ».
Ces jeunes sont pris en charge par l’ASE [10]. Cependant, sur le territoire français, la situation des mineurs étrangers isolés reste préoccupante. En septembre 2014, le Défenseur des droits rappelle à l’ordre l’aide sociale à l’enfance de Paris. Des jeunes sont parfois renvoyés à leur errance et ne disposent pas d’un accompagnement éducatif suffisant.
Aussi, dans le but d’améliorer la protection, l’éducation, l’insertion de ces mineurs la Fondation AJD Maurice Gounon [11] recommande la création de conventions entre l’ASE, l’Éducation nationale, le secteur hospitalier, le secteur associatif mais aussi la création d’un titre de séjour spécifique pour ces jeunes, basé sur leur projet d’insertion.
Les enfants en situation irrégulière avec leur famille
En France, chaque année, des enfants et parfois même des nourrissons sont placés en rétention avec leurs parents. En métropole, en 2010, selon le rapport COFRADE, 356 enfants ont été enfermés dans des centres de rétention avec leurs parents : 57 bébés, 153 enfants de 2 à 6 ans, 96 enfants de 7 à 12 ans et 50 enfants de 13 à 17 ans.
En 2012, la France est condamnée pour détention « inhumaine » par la cour européenne des droits de l’Homme. Aussi, une circulaire [12] a été mise en place et demande aux Préfets de s’abstenir de placer en rétention des familles avec enfants et de privilégier leur assignation à résidence. Depuis cette décision, le nombre de familles en rétention a diminué. En 2012, 99 enfants ont été enfermés dans les centres de rétention avec leurs parents contre 356 enfants en 2010.
A Mayotte, où l’immigration est importante, en 2011 5000 enfants ont été enfermés en centre de rétention.
Protection des enfants et médias
En 2009, le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, recommande à la France de « prendre des mesures pour protéger les enfants contre les informations nocives, diffusées notamment sous forme électronique ou audiovisuelle. » .
Le Comité a organisé en 2014 une journée de débat général sur le thème « Médias Numériques et droits des enfants », visant à étudier les conséquences de la participation des enfants aux réseaux sociaux, et aux stratégies de protection de droits propres à l’univers numérique
Selon le COFRADE et l’association « Enfant-télé danger », cette protection doit être renforcée. L’impact des programmes télévisés de début de soirée, parfois très violents, est notamment dénoncé, tout comme la publicité qui cible et instrumentalise l’enfant.
Par conséquent, ces deux associations recommandent « une éducation aux médias pour tous les enfants, professeurs et parents, valorisant l’esprit critique, l’éducation au choix, à la responsabilité et en s’appuyant sur le service public de télévision pour éduquer à la citoyenneté et aux médias ». Ainsi, le COFRADE interpelle les pouvoirs publics afin de mettre en place un dialogue entre les différents acteurs concernés par les programmes télévisuels.
Une éducation accessible à tous ?
Le rapport COFRADE 2015 indique que « le système d’éducation français est plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était 9 ans auparavant et les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006 ». En outre chaque année, plus de 120 000 jeunes abandonnent leur scolarité sans diplôme ni qualification.
D’après l’INSEE, 20,5 % des élèves issus de milieux défavorisés [13] ont redoublé au moins une fois à l’arrivée en sixième (données 2011) soit six fois plus que les élèves dont les parents sont très favorisés [14] (3,6 %). Les élèves résidant dans une Zone Urbaine Sensible (ZUS) ont également plus de risque a prendre du retard à l’école : 21,7 % contre 11,6 % hors ZUS.
Selon Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, le système scolaire a peu changé comparé à d’autres pays. Selon lui, « l’enjeu scolaire actuel n’est pas tant de savoir quels sont les horaires de cours, le nombre d’enseignants, voire même les disciplines enseignées, mais la façon dont on fait l’école, dont on enseigne ». Selon l’étude « Pisa » de l’OCDE [15], les jeunes français seraient les plus anxieux à l’école du fait d’un enseignement qui fonctionne par peur de l’échec au lieu d’aider le jeune dans sa progression.
D’après l’Observatoire des inégalités, organisme indépendant d’information et d’analyse sur les inégalités, notre système éducatif n’est pas prêt à remettre en cause son fonctionnement inégalitaire.
De même, malgré les dispositifs législatifs, le système éducatif français n’est pas accessible à tous les enfants porteurs d’un handicap. Le dernier rapport du Comité de Genève de 2009, adressé à la France, recommandait un accès à l’éducation, une aide spécialisée ainsi que la création de campagnes de sensibilisation sur les droits et les besoins spéciaux des enfants handicapés.
Selon le SNES FSU [16], bien que le nombre de mineurs handicapés scolarisés a augmenté entre 2009 et 2013, la scolarisation des enfants handicapés n’a pas suffisamment progressé depuis la loi de 2005 sur le handicap [17]. Des enfants sont parfois déscolarisés du fait de la lourdeur de leurs troubles et ils ne bénéficient pas toujours d’un accompagnement individuel.
Néanmoins, les formations auprès des enseignants se développent et les enfants porteurs d’un handicap sont de plus en plus reconnus au sein de l’institution scolaire. Mais le manque de moyens ne permet pas de mettre complètement en œuvre la loi de 2005.
Le prix Nobel de la paix aux défenseurs des droits de l’enfant
Le 10 octobre 2014, le prix Nobel de la paix a été accordé à deux défenseurs des droits de l’enfant : Malala Yousafzaï, jeune pakistanaise et Kailash Satyarthi, militant indien.
Malala Yousafzaï, lycéenne, a 17 ans lorsqu’elle reçoit ce prix Nobel. Par l’intermédiaire d’un blog, la jeune fille a raconté la fermeture des écoles pour filles, lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée dans laquelle elle réside. Dès lors, son combat et ses idées se diffusent, elle donne des interviews et reçoit le prix national de la paix pakistanais. En 2012, elle subit une tentative d’assassinat par les talibans qui lui reprochent d’être une « fille à la mentalité occidentale ». Elle poursuit néanmoins son combat et déclare aux Nations Unies : « Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes ».
Kaylash Satyarthi porte en lui un espoir : celui de voir éradiquer le travail des enfants.
Il reçoit à 60 ans le prix Nobel pour son combat contre l’esclavage de milliers d’enfants en Inde, une pratique encore très répandue à domicile ou dans les usines. Il insiste néanmoins sur le rôle du consommateur, acteur de ce fléau. Il préside un mouvement « le Global March », une marche mondiale contre le travail des enfants et a créer un label « Good Weave » qui garantit que les tapis n’ont pas été fabriqués par les enfants.
Démarche pédagogique pour l’éducation aux droits de l’enfant
L’objectif général d’une éducation aux droits de l’enfant est de donner à l’enfant sa place dans la société, en lui offrant la possibilité de s’exprimer et de mener des expériences personnelles concrètes dans son quotidien (à l’école, durant ses loisirs, dans sa famille, etc) pour promouvoir les droits humains. L’apprentissage des droits de l’enfant vise à favoriser le développement de la confiance en soi et de la tolérance sociale, qui sont le socle de la culture des droits humains.
La participation au centre de l’éducation aux droits de l’enfant
L’un des principes phares de la convention des droits de l’enfant repose sur la prise en compte de l’enfant, de ses opinions et de ses décisions. Favoriser la participation des enfants apparaît comme une priorité de l’éducation aux droit de l’enfant. Les méthodes et outils pédagogiques doivent permettre de développer l’analyse critique des enfants, d’exprimer et de confronter leurs idées, et de construire des actions pour promouvoir et protéger les droits humains.
Incarner les valeurs de droits de l’enfant
Les droits humains sont des principes qui ont pour objectif de guider enfants et adultes pour vivre ensemble. Ces principes s’expriment à travers nos actes et manières d’être. Leur transmission repose davantage sur une mise en pratique qu’à travers une présentation théorique. De même, les enfants repèrent rapidement nos contradictions. Aussi, l’éducation aux droits de l’enfant nécessite de s’interroger sur nos pratiques éducatives à l’égard des enfants et d’être vigilent aux méthodes mises en œuvre, pour incarner les valeurs que nous souhaitons transmettre.
Paix et droits de l’enfant
L’éducation aux droits de l’enfant et, par extension, aux droits de l’homme, met en lumière les valeurs universelles comme la liberté, la justice, l’égalité entre tous les êtres humains. Elle réaffirme aussi des principes pour permettre aux enfants et adultes de régler leurs conflits, et construire leur vie en société. A travers ces valeurs et principes, l’éducation aux droits de l’enfant permet de développer une culture de paix et de non-violence.
Les compétences visées par l’éducation aux droits de l’enfant [18] :
- écoute et communication active : être capable d’écouter différents points de vue, d’exprimer ses opinions et d’évaluer ses avis et ceux des autres ;
- réflexion critique : faire la différence entre les faits et avis, être conscient des préjugés et des idées préconçues, reconnaître les différentes formes de manipulation ;
- la capacité à coopérer et à aborder les situations conflictuelles de manière constructive ;
- la formation de consensus ;
- la participation démocratique à des activités avec des pairs ;
- la capacité à s’exprimer en confiance ;
- la résolution des problèmes.
Lien avec les programmes scolaires
Les droits de l’enfant sont au cœur de l’éducation à la citoyenneté et au vivre ensemble. A ce titre, leur apprentissage est en lien avec les programmes d’enseignement et le socle commun de compétences.
De plus, la note de service n° 2014-122 du 22 septembre 2014, parue au BO n° 35 du 25 septembre 2014, a pour objectif d’encourager les équipes éducatives à mener des actions, adaptées à l’âge et au niveau de scolarité des élèves, visant à faciliter la compréhension par ces derniers des dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant et à développer avec eux une réflexion sur les sujets évoqués.
Socle commun et droits de l’enfant
En école primaire et au collège, les droits de l’enfant peuvent être abordés en lien avec les compétences du socle commun de connaissances, de compétences, et de culture, modifié par le décret n° 2015-372 du 31 mars 2015. Par ce socle commun, la scolarité « donne aux élèves une culture commune, fondée sur les connaissances et compétences indispensables, qui leur permettra de s’épanouir personnellement, de développer leur sociabilité, de réussir la suite de leur parcours de formation, de s’insérer dans la société où ils vivront et de participer, comme citoyens, à son évolution ».
Parmi les 5 domaines qui compose le socle commun, le domaine 3 et 5 associent les connaissances et compétences visées à l’éducation aux droits de l’enfant.
Le 3ème domaine, « Formation de la personne et du citoyen », a pour objectif de permettre à l’élève « de développer dans les situations concrètes de la vie scolaire son aptitude à vivre de manière autonome, à participer activement à l’amélioration de la vie commune et à préparer son engagement en tant que citoyen ».
Plusieurs apprentissages et acquisitions sont visées :
– l’apprentissage et l’expérience des principes qui garantissent la liberté de tous, comme la liberté de conscience et d’expression, la tolérance réciproque, l’égalité, notamment entre les hommes et les femmes, le refus des discriminations, l’affirmation de la capacité à juger et agir par soi-même ;
– l’acquisition de connaissances et à la compréhension du sens du droit et de la loi, des règles qui permettent la participation à la vie collective et démocratique et de la notion d’intérêt général ;
– la connaissance, la compréhension mais aussi la mise en pratique du principe de laïcité, qui permet le déploiement du civisme et l’implication de chacun dans la vie sociale, dans le respect de la liberté de conscience.
Le 5ème domaine, « Représentations du monde et l’activité humaine », est consacré à la compréhension du monde.
Plusieurs apprentissages et acquisitions participent de l’éducation citoyenne :
– la découverte des caractéristiques des organisations et des fonctionnements des sociétés et de la diversité des expériences humaines et des formes qu’elles prennent (les découvertes scientifiques et techniques, les diverses cultures, les systèmes de pensée et de conviction, l’art et les œuvres, les représentations)
– la formation du jugement
– la réflexion sur soi et sur les autres, l’ouverture à l’altérité, pour aborder de façon éclairée de grands débats du monde contemporain.
Les domaines d’enseignement en primaire et collège
En primaire, les droits de l’enfant peuvent être évoqués lors de l’enseignement moral et civique (EMC) [19]. Les enseignements s’articulent autour de 4 dimensions : la sensibilité, le droit et la règle, le jugement et l’engagement.
Pour les élèves du cycle 2 et 3, l’enseignement moral et civique comprends l’acquisition de compétences et de connaissances liées aux droits de l’enfant : le respect des pairs et des adultes, le respect des différences, l’interconnaissance, la tolérance, la conscience de la diversité des croyances et des convictions, les règles de coopération, la convention internationale des droits de l’enfant et la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, l’égalité de droit entre les femmes et les hommes, l’égalité des droits et la notion de discrimination, les notions de droits et devoirs du citoyen, de stéréotypes et préjugés et la participation démocratique.
L’éducation aux droits de l’enfant peut bien entendu être également abordée à travers d’autres enseignements. En français, cela peut être à travers la compréhension de la convention simplifiée des droits de l’enfant par exemple ou encore par la réalisation d’un panneau de présentation d’un des droits de la convention.
Au collège, les droits de l’enfant peuvent être abordés lors des enseignements relatifs à l’Histoire-Géographie-Education Civique.
En 6ème, le programme d’éducation civique aborde l’enseignement suivant : « Expliquer les droits et les obligations de l’enfant ».
En 5ème, le programme de géographie comporte une partie intitulée « Des sociétés inégalement développées » et comporte les inégalités devant la santé, devant l’alphabétisation, devant les risques et la pauvreté dans le monde.
En éducation civique, la première partie du programme « Des êtres humains, une seule humanité » aborde la distinction entre différences individuelles et collectives et les principes d’égalité de droit et de non discrimination. La seconde partie « L’égalité, une valeur en construction » permet d’aborder les droits obtenus visant l’égalité, et notamment la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Enfin la 4ème partie, « Une action solidaire » a pour objectif de mettre en place un projet à finalité solidaire et de faciliter l’action collective entre élèves, impliquant une ouverture sur l’extérieur.
En 4ème, le programme d’histoire comporte une partie intitulée « L’Europe et le monde au XVIIIe siècle » qui présente l’Europe des Lumières et les traites négrières et l’esclavage et introduit la droits humains. De même, la deuxième partie consacrée à « La révolution et l’empire » pourra être exploitée pour aborder la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, ses figures et principes.
En géographie, la 3ème partie du programme est construite autour des « Questions de la mondialisation ». Les relations d’interdépendances mondiales et les conséquences humaines et sociales de la mondialisation sont au cœur du thème intitulé la mondialisation et ses contestations.
En éducation civique, trois parties s’articulent pour aborder la situation française relative aux droits humains : « L’exercice des libertés en France », « Droit et justice en France » et la notion de « Sûreté ».
En 3ème, la 2ème partie du programme d’éducation civique permet d’aborder l’exercice de la citoyenneté en France : « La vie démocratique ». Enfin, la 3ème partie « La défense et la paix » tourne autour de la résolution des conflits dans le monde.
Des fiches ressources présentant chacune de ces parties des programmes sont téléchargeables sur le site EDUSCOL.
Ressources pour éduquer aux droits de l’enfant
De nombreux outils existent pour éduquer aux droits de l’enfant. Il ne s’agit pas ici d’en réaliser un inventaire. Nous présentons dans ce kit une sélection qui semble répondre à plusieurs objectifs pédagogiques. A la suite des fiches activités, nous recensons les principaux guides dans lesquels figurent ces activités, ainsi qu’une sélection d’ouvrages jeunesse, pour éduquer aux droits de l’enfant.
Les fiches activités
Prendre conscience des inégalités mondiales
Activité « Un pas en avant ! »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- prendre conscience des inégalités mondiales
- prendre conscience de l’écart entre les droits de l’enfant et leur mise en œuvre
Résumé :
Les enfants deviennent, le temps de l’activité, un autre enfant de la terre. Selon leur personnage, ils vont pouvoir faire un pas en avant lorsqu’ils auront le sentiment de bénéficier des droits énoncés. A l’issue de l’activité, ils observent l’avancée de chacun et expriment leurs ressentis.
Où trouver cette fiche ?
Pour les enfants : « Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants », pages 203-208
Pour les jeunes (à partir de 12 ans) : « Repères, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes », pages 278 à 282
Comprendre la convention des droits de l’enfant
Activité « En route pour un nouveau monde »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- distinguer leurs désirs de leurs besoins
- associer besoins de l’enfant et droits
- comprendre l’intérêt de la convention des droits de l’enfant
Résumé :
Les enfants embarquent vers un nouveau continent avec une valise remplie d’objets et de possibilités. En chemin, ils seront contraints de jeter par dessus bord certains éléments qui leur semblent moins essentiels. L’activité leur permet de distinguer leurs désirs des éléments qui sont indispensables à leur développement, c’est à dire leurs droits.
Où trouver cette fiche ?
« Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants », pages 76-83
Activité « L’école est facteur de progrès personnel »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- comprendre la nécessité du droit à l’éducation
- exprimer leurs opinions
Résumé :
A partir d’un conte, les enfants s’expriment sur l’importance du droit à l’éducation. Ils élaborent une nouvelle histoire, à partir de leur contexte de vie.
Où trouver cette fiche ?
« Tous les êtres humains, Manuel pour l’éducation aux droits de l’homme », pages 133-134
Activité « Quelle est ta position ? »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- s’exprimer sur les droits de l’enfant
- présenter leurs opinions sur les droits de l’enfant
- développer leur argumentation
Résumé :
A partir d’affirmation énoncées par l’animateur/enseignant, les enfants se déplacement de part et d’autre de la salle selon leur opinion (un côté « D’ACCORD », l’autre côté « PAS D’ACCORD »). Puis, ils confrontent leurs points de vue et tentent de convaincre leurs « adversaires ».
Où trouver cette fiche ?
« Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants », pages 170-172
Activité « Points de vue sur l’injustice »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- s’interroger sur la notion de « droit »
- interroger les libertés individuelles au regard des libertés collectives
- construire un raisonnement et argumenter
Résumé :
Par groupes et aidés par une fiche support, les enfants doivent trouver des arguments pour défendre leur vision de la liberté d’expression et du travail des enfants. Faut-il encadrer la liberté d’expression pour éviter les propos racistes ou provocateurs ? Ou est-ce préférable de ne pas l’entraver pour garantir la démocratie ? Faut-il interdire le travail des enfants, dont les conditions d’exercice sont souvent dangereuses ? Sans leur travail, comment leur garantir de subvenir à leurs besoins vitaux, ainsi qu’à leur famille ?
Où trouver cette fiche ?
« Enseigner la démocratie - Recueil d’activités pédagogiques pour l’éducation à la citoyenneté démocratique et aux droits de l’Homme », page 51-52
Respecter les autres, coopérer, résoudre les conflits
Activité « Le camp d’été mondial »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- prendre conscience de leurs stéréotypes et préjugés
- comprendre qu’ils conditionnent nos réactions et comportement
- s’interroger sur leurs réactions à la différence dans leur vie quotidienne
Résumé : Les enfants participent à un camp d’été avec des enfants du monde entier. Chacun d’entre eux va partager sa tente avec 2 autres enfants pour les 2 semaines à venir. A partir d’une liste d’autres participants imaginaires, ils repèrent individuellement les enfants avec lesquels ils voudraient partager la tente. Puis, collectivement, ils confrontent leurs choix et s’interrogent sur les raisons qui les ont amenés à choisir ou exclure l’un ou l’autre des enfants.
Où trouver cette fiche ?
« Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants », pages 126-129
Activité « Des choix pour la paix »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- s’interroger sur les sources de conflits dans notre vie quotidienne et dans le monde
- découvrir, construire des actions de prévention et de résolution de ces conflits
Résumé : En petits groupes, les enfants découvrent une situation de conflit près de chez eux, ou ailleurs dans le monde. Ils doivent ensuite retenir les cartes solutions qui leur semblent intéressantes, ou imaginer de nouvelles idées.
Où trouver cette fiche ?
« Dossier enseignant, éduquer au développement avec sa classe », pages 16-23
Agir pour le respect des droits humains
Activité « Faire la publicité des droits de l’Homme »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- approfondir leur connaissance des droits humains
- exercer leur créativité
- s’exprimer sur la convention des droits de l’enfant
- s’interroger sur les moyens d’actions de la publicité
Résumé :
Les enfants réalisent une publicité télévisé pour faire connaître un droit de l’enfant.
Où trouver cette fiche ?
« Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants », pages 90-92
Activité « Le reporter de Repères Juniors »
Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’amener les enfants à :
- approfondir leur connaissance des droits humains
- prendre conscience de la mise en œuvre des droits de l’enfant dans leur vie quotidienne
- travailler en groupe et développer leur autonomie
Résumé :
Les enfants enquêtent sur la situation des droits de l’enfant dans leur lieu de vie.
Où trouver cette fiche ?
« Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants », pages 130-132
Les guides pédagogiques
Repères Juniors, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants
Conseil de l’Europe, 2008.
"Repères juniors" est un point de départ pour les éducateurs, enseignants et formateurs qui sont prêts à s’occuper de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants de 7 à 13 ans. Le livre familiarise le lecteur avec les concepts clés des droits de l’homme et des droits des enfants. Il propose 42 fiches activités et aussi une importante base théorique à 13 questions clés sur les droits de l’homme telles que la démocratie, la citoyenneté, l’égalité des sexes, l’environnement, les médias, la pauvreté et la violence.
Guide téléchargeable en ligne : http://eycb.coe.int/compasito/fr/default.htm
https://book.coe.int/eur/fr/education-aux-droits-de-l-homme-education-interculturelle/4107-reperes-juniors-manuel-pour-l-education-aux-droits-de-l-homme-pour-les-enfants-compasito-version-francaise.html
Repères, Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes
Conseil de l’Europe, 2002.
« Repères » est un guide pour les praticiens de l’éducation aux droits de l’homme. Similaire dans ses objectifs au guide « Repères Juniors » cité ci-dessus, il s’adresse cependant aux plus grand (collégiens et lycéens). Cet ouvrage s’organise autour de 16 thèmes liés aux droits de l’homme : l’éducation, l’égalité des sexes, l’environnement, la citoyenneté, la démocratie, la discrimination et la xénophobie, la mondialisation, la paix et la violence, la pauvreté, la santé, la sécurité humaine, le sport, les droits de l’enfant, les droits de l’homme en général, les droits sociaux et les médias.
Guide téléchargeable en ligne : http://eycb.coe.int/compass/fr/contents.html
A l’achat : https://book.coe.int/eur/fr/education-aux-droits-de-l-homme-education-interculturelle/6525-reperes-manuel-pour-la-pratique-de-l-education-aux-droits-de-l-homme-avec-les-jeunes.html
Apprendre à connaître les droits de l’enfant
Conseil de l’Europe, 2009
Ce manuel s’adresse prioritairement aux enseignants et comprend neuf modules de quatre leçons pour enseigner les droits de l’enfant en école primaire. Des activités pratiques leur sont proposées, ainsi qu’un cadrage conceptuel.
Guide téléchargeable en ligne :
http://www.coe.int/t/dg4/education/edc/Source/Resources/Teachers_manuals/Exploringchildrenrights_FR.pdf
https://book.coe.int/eur/fr/education-aux-droits-de-l-homme-education-interculturelle/4521-ecd-edh-volume-v-apprendre-a-connaitre-les-droits-de-l-enfant-neuf-modules-d-enseignement-pour-les-classes-du-primaire-version-russe.html
Tous les êtres humains, Manuel pour l’éducation aux droits de l’homme
Editions Unesco, 1998.
Ce guide pratique s’adresse principalement aux enseignants du premier ou second degré à comprendre les éléments universels des droits de l’homme. Il présente les concepts essentiels de l’éducation aux droits de l’Homme, une approche pédagogique, ainsi que des activités pour aborder les droits civils et politiques, les droits économies et sociaux, les droits culturels, le droits au développement, le droit à un environnement équilibré, et le droits à la liberté d’accès aux patrimoines naturel et culturel, ainsi qu’au patrimoine commun de l’humanité.
Guide téléchargeable en ligne : http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001146/114640f.pdf
Enseigner la démocratie - Recueil d’activités pédagogiques pour l’éducation à la citoyenneté démocratique et aux droits de l’Homme
Conseil de l’Europe, 2010
Ce guide comprend 47 activités pour éduquer des élèves à la démocratie et au respect des droits humains. Il se compose de plusieurs parties qui abordent respectivement la dynamique de groupe, les valeurs, les droits de l’homme, la perception des autres, la justice, la philosophie politique, la politique et les conflits.
Guide téléchargeable en ligne :
http://www.coe.int/t/dg4/education/edc/Source/Resources/Teachers_manuals/Teaching_democracy_FR.pdf
https://book.coe.int/eur/fr/education-aux-droits-de-l-homme-education-interculturelle/4765-ecd-edh-volume-vi-enseigner-la-democratie-recueil-d-activites-pedagogiques-pour-l-education-a-la-citoyennete-democratique-et-aux-droits-de-l-homme.html
Dossier enseignant, éduquer au développement avec sa classe
CCFD Terre Solidaire, 2012
Ce dossier est composé de thématiques d’éducation au développement : souveraineté alimentaire, migrations internationales, prévention et la résolution des conflits, partage des richesses financières, promotion d’une économie sociale et solidaire et égalité homme-femmes.
Pour chacun de ces thèmes, une trame d’animation et des outils sont proposés et adaptés aux enfants du cycle 2 et 3.
Guide téléchargeable en ligne : http://ccfd-terresolidaire.org/mob/nos-outils-d-animation/dossier-enseignants-478/
Enfants du monde : trousse éducative pour les jeunes du préscolaire et du primaire
Centrale des syndicats du Québec CSQ, 2008
La trousse propose un véritable tour du monde géographique, social et culturel à travers les yeux et l’expérience d’enfants se situant aux quatre coins du monde. Ce tour du monde est réalisé par des enfants, qui nous expliquent leur quotidien et pour des enfants, au travers de huit grands problèmes contemporains abordés par le biais d’activités spécifiques. Une fiche synthétique présente des données et explicite les causes, conséquences, solutions et espoirs de chacune des thématiques.
Guide et supports téléchargeables en ligne : http://www.evb.lacsq.org/nos-outils/trousses-et-activites-pedagogiques/enfants-du-monde/
Droits des enfants, album thématique
In-Terre-Actif, 2010
Cet album est un outil destiné principalement aux élèves du 3e cycle du primaire et du 1er cycle du secondaire. Il vise à répondre à certaines questions fondamentales sur les droits des enfants : Que sont-ils ? À quoi servent-ils ? Quelles sont les conséquences s’ils ne sont pas respectés ?
Un guide de l’enseignant l’accompagne pour suggérer des pistes d’exploitation avec les élèves.
Album thématique et guide de l’enseignant téléchargeables :
http://in-terre-actif.com/309/album_thematique_comprendre_pour_agir_les_droits_des_enfants
Ouvrages jeunesse
Droits de l’enfant, droit devant !
Gérard Dhotel et Louise Heugel - Editions Actes Sud Junior, 2013
A partir de douze récits de vie d’enfants du monde entier, cet ouvrage illustre les atteintes aux droits de l’enfant aujourd’hui. Un court état des lieux nous apporte quelques chiffres d’actualité et nous rappelle que le combat pour le respect de ces droits est essentiel en France comme ailleurs.
Sur les chemins de l’école, écoliers du monde entier
Philippe Andrieu, Anne Bouin - Editions Milan, 2008 (2nde édition)
Dans ce livre, les enfants pourront découvrir une trentaine d’écoles, sur tous les continents. Illustré par de belles photos, l’ouvrage permet aux jeunes lecteurs de découvrir d’autres réalités du droit à l’éducation.
Moi aussi, j’ai le droit !
Heidi Gremm - Aide et action, 2009
A travers différentes contes et pages documentaires, cet ouvrage nous plonge dans la convention des droits de l’enfant.
J’ai le droit d’être un enfant
Alain Serres - Rue du monde, 2009
Chaque double page de ce bel album évoque un droit de l’enfant énoncé dans la Convention des droits de l’enfant votée par les Nations Unies en 1989. Des couleurs vives et des mots simples, énoncés comme des slogans, permettent de simplifier le texte de la Convention.
Expositions
Tous mes droits d’enfants
Alain Serres, Rue du monde, 1999. 14 panneaux
Les droits de l’enfant sont illustrés dans quatorze panneaux selon différents thèmes : l’alimentation, la famille, la santé, l’éducation, les enfants dans la guerre, l’exploitation des enfants, la violence faite aux enfants, la consommation et les enfants, l’écoute de la parole des enfants.
Demain le monde... l’éducation pour tous
CCFD, ritimo, 1998, 10 panneaux
Cette exposition appréhende le problème de l’éducation pour tous d’une manière globale. Après une tentative de définition de l’éducation et l’affirmation que ce droit n’est pas garanti pour tous, l’exposition donne quelques raisons à cette inégalité, avant d’affirmer l’importance de l’éducation, non seulement pour les individus, mais également pour les pays dans leur ensemble. Puis, la situation du système éducatif français est présentée. Enfin, deux exemples d’éducation adaptée en Inde et au Bénin sont détaillés.
Partez à la découverte des écoles du monde
Association Partage, 2012. 23 photos
L’exposition réunit 20 photos d’écoles, partout dans le monde, qui luttent contre les inégalités du droit à l’éducation. L’objectif est de sensibiliser le public (notamment les enfants) à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et à l’art photographique. L’exposition photo montre des enfants heureux d’aller à l’école, d’apprendre à lire, écrire et compter, de s’amuser avec leurs camarades de classe, de manger à la cantine…
Vidéos
Les 10 meilleurs dessins animés pour les droits de l’enfant
UNICEF
En ligne : http://www.unicef.org/french/videoaudio/video_top_cartoons.html
Chaque dessin animé illustre un droit décrit dans la Convention relative aux droits de l’enfant, comme par exemple « Échapper au travail imposé aux enfants » ou « Une protection contre la négligence ». Aucun de ces dessins animés n’a de paroles, pour que chacun puisse être touché, quelle que soit sa langue, par le message sur les droits. Plus de 2000 chaînes de télévision diffusent ces messages dans le monde.
Tous les enfants ont des droits
Les petits citoyens.
En ligne : http://lespetitscitoyens.com/voir
Ce site propose des dessins animés pour découvrir et comprendre de nombreux droits de l’enfant : droit au logement, droit à l’alimentation, droit à la liberté de déplacement, droit à être élevé par ses parents, droit à un nom et à une nationalité, droit à la sécurité, etc.
Dossier spécial consacré aux Droits de l’Enfant
Arte
En ligne : http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/arte-reportage/Speciale-Droits-de-l-enfant/2885456,CmC=2969334.html
Dans ce dossier, des vidéos présentent les rêves d’enfants à travers le monde ainsi que des reportages sur la situation des droits de l’enfant dans plusieurs pays.
Bénin : une journée à l’école avec Rachidatou
Orchidées, Solidarité Laïque, 2008, 22 minutes
Rachidatou, une jeune écolière en classe de CM2, vit au Bénin, dans un petit village agricole de la région des Collines à Besseh. On découvre, d’une part les réalités de l’éducation au Bénin (l’école, la vie en classe, les problématiques générales et locales) et notamment la question de l’éducation des filles et l’éducation préscolaire (les clos d’enfants). Rachidatou nous présente un autre pays, une autre culture (à travers ses activités, sa famille, son quotidien, son environnement).
Sénégal : une journée à l’école avec Abdoul
Orchidées, Solidarité Laïque, 2008, 30 minutes
Abdoul, un jeune écolier de CM2, vit dans un petit village au nord du Sénégal, dans la région de St. Louis, rythmé par le fleuve Sénégal, à la frontière de la Mauritanie. On découvre les réalités de l’éducation au dans ce pays (l’école, son environnement, la vie en classe, les problématiques générales et locales). A travers ses activités, sa famille, son quotidien, ses jeux, Abdoul nous présente un autre pays, une autre culture.
Droits au cœur : 21 films d’animation sur les droits de l’enfant
Office national du film du Canada, 1994/1998, 130 minutes
A partir de divers articles de la Convention internationale des droits de l’enfant, des pédagogues et des cinéastes d’animation ont dégagé certains thèmes et réalisé des films sans paroles, utilisables en classe. Le livret pédagogique qui accompagne le DVD permet de travailler en démontrant les liens de parentés entre pays riches et pauvres et de comprendre les différences culturelles. Ce livret apporte également des extensions qui doivent permettre aux enfants, en partant de la situation du film, d’établir des liens avec des situations qui les touchent dans leur milieu immédiat mais aussi dans leur pays et ailleurs, et de comprendre le rôle de la Convention à cet égard. Le DVD propose des films triés par âge : de 5 à 8 ans, de 9 à 12 ans et de 13 à 17 ans.